Le temps des jonquilles s'annonce pour demain
Dans les prés humides, les frimas du matin
S'offrent à nos chevilles, les fraicheurs du printemps
Nous invitent à cueillir les promesses du vent
Courrons dans les sous-bois vers ces pales soleils
Égayons nos maisons de leur vif citron
Faisons entrer chez nous la sève qui s'éveille
Illuminons nos cœurs de tendres pâmoisons
Oublions derrière nous la longueur de l'hiver
Laissons là nos chagrins, nos peines et nos galères
Que nos sens endormis se fassent belles corolles
Et s'ouvrent à la vie en jaunes farandoles
Qu'importe le temps qui passe et jamais ne revient
Les rides sur nos visages, la pâleur de nos mains
Sachons sentir en nous l'éternel renouveau
Honorons la jeunesse, ce miracle si beau
Car en ce mois de mars où l'air se fait vibrant
Où l'herbe redevient verte et se pare de diamants
La nature nous rappelle que c'est sur les racines
De toutes nos douleurs qu'émerge le sublime