Lorsque les jours succèdent aux nuits
Dans un rythme effréné qui m'ensevelit
Me serre dans son étau et me laisse exsangue
Il est urgent d'attendre
Quand le ciel se fait rouge zébré d'éclairs coupants
Et que plus rien ne bouge suspendu angoissant
L'horizon se referme au point de s'y méprendre
Me poser et attendre
Si mon coeur affolé ne suit plus la cadence
Que ses coups assommés neutralisent ma chance
Ma route se fait gouffre comme pour mieux me surprendre
Ne rien faire et attendre
Suspendre ma gestuelle aveugle et obsédante
Retrouver le rivage d'une terre accueillante
Me laisser dériver, oublier, réapprendre
Décrocher sans attendre
Fermer un peu les yeux sur la fureur du monde
Au-dehors, au-dedans, m'extraire de la ronde
Taire le bruit de ces voix si fortes et lancinantes
Lâcher prise et attendre
Je pose le souffle court de ma plume hébétée
Je couche sur le velours le feu de mes pensées
J'étire sur les heures ma paresse indolente
Le reste peut attendre ...